Description
Extrait :
LE FACE-A-FACE
Quatre cent mille salariés ont manifesté dans les principales villes de France et de Navarre, le 25 janvier 2001, pour défendre le droit à la retraite à 60 ans que le MEDEF prétendait supprimer dès le 1er avril de la même année. En décidant, un an plus tôt, d’ouvrir des négociations interprofessionnelles sur sa « refondation sociale »,
Comment le patronat a-t-il pu imaginer qu’il allait rayer d’un trait de plume, avec la complicité des confédérations ouvrières, la conquête la plus populaire de ces quelque vingt dernières années ? La rue ayant parlé, ce droit a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2002, les élections présidentielles et législatives devant intervenir entre-temps. Les « entrepreneurs », qui se sont lancés dans la campagne électorale bien avant les politiques, ont fait de la réforme des retraites, tous régimes confondus, la proposition phare sur laquelle les candidats et les partis devaient se prononcer et, pour ceux qui allaient être élus, la « mettre en œuvre ». Les deux candidats à l’Elysée, les plus « probables » de longue date, Jacques Chirac et Lionel Jospin, n’ont pas attendu d’être officiellement en campagne pour annoncer qu’en cas de victoire ils traiteraient ce dossier en priorité. Si la « refondation sociale » a servi de répétition générale aux interlocuteurs sociaux, Ernest-Antoine Seilliére et Denis Kessler, peu satisfaits des résultats, en appellent au législateur à qui ils disent, pourtant, « laissez-nous faire ! »