Description
Après quatre décennies de journalisme, Jean Goblet témoigne aujourd’hui de nombreux faits divers, de quelques secrets de journalistes, ou de moments historiques vécu de l’intérieur. Dramatiques, cocasses, humoristiques, savoureuses les tranches de vie, les tranches d’Histoire ici partagées, du simple concours de boule de fort, au coulisse du monde politique angevin de Jean Monnier ou Jean Narquin, en passant par le procès d’un condamné à mort, les déplacements à bicyclette au comice de Châteaumeillant, ou au Vatican du pape Jean XXIII. En se dirigeant vers le poteau d’exécution, il enleva sa veste noire et la jeta, d’un geste désinvolte, dans les bras de son avocat, dont je n’ai pas non plus oublié le nom, maître Bélingard, un presque vieillard qui avait l’habitude de dire : « Mon client est une fripouille, mais… » Toute sa plaidoirie était dans le mais. Petit, rondouillard, une simplicité de paysan, Jean XXIII, un regard traduisant bonté et humour, le pape s’exprimait en français: « La marmite est pleine, je vois que la soupe a été bonne » dit-il, avec son délicieux accent, à l’adresse d’une paroissienne berruyère, membre du groupe, qui ne pouvait manifestement pas caché qu’elle était dans l’attente d’un heureux événement. Et cette confidence de Charles Barangé : « Il restait un secrétaire d’ Etat à désigner ; il était impératif pour l’équilibre gouvernemental qu’il appartienne à un parti déterminé. En sortant de Matignon,où je venais de m’entretenir avec le Président du conseil, je tombe sur deux députés membres du parti auquel devait appartenir le futur secrétaire d’ Etat. « Tirez à la courte paille, leur ai-je demandé, le gagnant sera secrétaire d’ Etat. » Il le fut. »