Jean Cherbonnier, conteur et historien autodidacte angevin, est décédé le 7 Juin 2010 à l’âge de 86 ans. Né le 17 mars 1924 à Tigné, petit village rural d’Anjou, il passe une enfance heureuse dans un milieu ruralité difficile. Il aimait raconter ses souvenirs d’enfance et d’adolescence : les histoires des champs, les jours où il gardait les bêtes aux pâturages, les bancs d’école, son apprentissage du métier de charcutier, son amour des chevaux…
Durant la guerre, il passe ces années difficiles au château de Maurepart pour éviter le S.T.O. travaillant aux champs et aux écuries du château. En 1944, il décide avec son frère Gérard (qui ment alors sur sa date de naissance) de s’engager dans la Résistance puis dans l’Armée, et choisit l’aviation qui deviendra pour lui une véritable passion. Son frère, alors soldat-colombophile dans les Ballons d’Alsace, trouve la mort lors des combats de 1945, une disparitionqui le marquera toute sa vie.C’est dans cette même période qu’il rencontre Huguette, qu’il épousera en 1948. Deux ans plus tard, naîtra leur fils unique, Gérard.La vie de la petite famille sera ponctuée par la carrière militaire de Jean ; de 1948 à 1962, il voyagera à travers le monde en tant que mécanicien-volant de l’Armée de l’Air. S’il revenait peu sur ses souvenirs de guerre, il aimait parler des paysages rencontrés en Indochine ou dans le Sahara où il participa aux essais de la première bombe atomique française. Une époque qui le marquera fortement, pendant laquelle il découvrira l’amour des voyages, de l’aviation, de la moto…Pour sa carrière militaire, Jean Cherbonnier sera plusieurs fois médaillé, il recevra notamment la médaille militaire.Installée à la garnison de Trêves en Allemagne au début de ces années militaires, la famille retrouvera la France et la région parisienne, en particulier Aubervilliers, dans les années 1960. Jean est alors embauché en 1962 chez Breguet Aviation puis chez Dassault Aviation pour réaliser les notices techniques des avions. Une période calme, durant laquelle Jean s’investira en politique et deviendra conseiller municipal d’Aubervilliers, en charge notamment du logement en tant que vice-président de l’OPHLM.Jean n’oublie pas son Anjou natal, et ne cesse de revenir aux sources à Tigné ou à Saint-Jean des Mauvrets, le village d’Huguette, où ils achètent une maison en 1968.Amoureux des voyages, ils découvrent ensemble le Mexique, la Tanzanie, le Trans-Sibérien ou le Maghreb où leur fils est installé.A la retraite en 1982, Jean redécouvre les joies de l’Anjou en s’installant définitivement à Saint-Jean des Mauvrets. Il s’investit alors fortement dans la vie locale. Bénévole pour la bibliothèque, pour l’Office de Tourisme, pour le club de vélo Les Pédaleurs de l’Aubance, Jean devient un personnage connu et estimé localement.Lorsque son fils et sa bru créent une maison d’édition dans la maison familiale maternelle de Saint-Jean, Jean y trouve l’occasion de mettre sur papier son imaginaire débordant qu’il aime faire partager. Au-delà des contes écrits pour ses petits-enfants, des histoires racontées lors des fêtes de famille ou de village, de l’Histoire de sa région qu’il fait partager avec passion lors de randonnées commentées, Jean se met à l’écriture offrant plusieurs titres marquants du Petit Pavé
Ses oeuvres :1997 : Mots et expressions des patois d’Anjou
2002 : L’histoire de l’Anjou racontée aux enfants
2005 : Je m’appelle Loire
2007 : Saint-Jean des Mauvrets, son histoire en balade