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Côté ubac
Nous n’avions pas assez d’amphores
pour contenir les sortilèges
des flammes nomades
celles qui donnent
promesse de météores
et nos rires
frôlaient les persiennes
des villes endormies***
Les eaux des millénaires
parlent du rare
et des saisons irrévocables
les eaux majeures
que seuls franchissent
par le gué des patiences urgentes
les enclins aux abysses« La poésie ne cherche ni à démontrer, ni à proposer, ni à distraire, ni même à faire rêver. Elle se dépose é peine comme une buée sur la vitre, celle sur laquelle, pour un temps si court, on pourra dessiner tous ses destins, tous ses hasards. Et cette parole éphémère nous touche justement parce qu’elle ne prend pas la peine de juger qui que ce soit, de prêcher quoi que ce soit, cette parole affaiblie qui danse au-dessus des arcs-en-ciel et des orages et se dissout dans un murmure, en cercles de plus en plus amples, jusqu’é ce qu’il n’en demeure qu’un écho de lumière. Echo qui pourra se pérenniser dans quelques mémoires, pour peu que le poète, au-delà de ses mots, au-delà de ses silences, de sa musique et de ses images, n’ait jamais omis l’exigence.
La poésie peut alors être vue comme exode sans fin vers le lieu d’où tout procède. »JLB (Vous avez dit poésie ? Ed. Sac A Mots)
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un ciel simple
Un ciel simple, de Nicolas GILLE, frappe d’abord par
la virtuosité, la maîtrise, l’audace de son auteur, qui ne
craint pas d’y faire régner sans partage et sans faiblesse une
forme fixe, le sizain, renforcée par un système de rimes
d’une symétrie sans failles. Mais ces poèmes, si solidement
construits, sont de surcroît dotés d’une grande souplesse
syntaxique et prosodique, d’une légèreté, d’une élégance,
d’une grâce stylistiques des plus rares. Le fond n’est pas
moins sensible, suggestif, mystérieux, habité, fraternellement
aristocratique… en un mot ? miraculeux ? que les vers
sont magiques. Un ciel simple s’impose comme un recueil
d’une exigence magnétique et envoûtante.PRIX HEREDIA (poésie) de l’Académie Française
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Bestioles et babioles
Elaborées pour les ateliers d’écriture en milieu
scolaire dirigés par l’auteur, les petites
fables réunies ici ont été sélectionnées par les
enfants eux-mémes.
On y croisera aussi bien un petit cochon en
voyage qu’un pot é lait, un fantéme ou un
grand-pére dans son jardin.
Une farandole d’animaux singuliers et d’objets
hétéroclites pour s’initier é la poésie. -
Rouge-octobre
Denise BORIAS, née en 1936, italianisante, grande voyageuse, a horreur du poète neurasthénique enfermé dans sa tour d’ivoire. Elle pense, avec Francis Ponge, que « rien ne sert de flatter le masochisme humain ». Pour elle, la vie est, en général, élan et profusion ! ; la mort, passage « dans un cycle plus vaste, creusé d’humus et d’étoiles ».
Sa poésie, de consentement é la condition humaine et d’adhésion é la nature et au cosmos, suscite chez le lecteur un sentiment de sérénité et d’apaisement, comme un galet polie: « Poli par le ressac / le galet apaise / la main qui l’entoure ». L’économie de son style est en accord avec un regard qui dévoile le luxe du peu : « Branches ployées sous l’automne, / orties / Le luxe encor »: un marron sur le sentier.
Prix Artaud 1981, Denise Borias est l’auteur d’une douzaine de recueils.Les branches déploient leurs ailes
que l’or vient toucherRouge-octobre,
l’érable épouse le soleil* * *
Une pluie
mais de lune et de feuillesMosaéque pourpre
la terre se prépare -
Petit livre d’impatience
Bernard PERROY, né à Nantes en 1960, poursuit une double vocation de frère consacré et de poète. Il est l’auteur d’une dizaine de recueils.
Ce Petit Livre d’impatience ne dissimule pas les doutes de son auteur. D’où les nombreuses questions que pose Bernard Perroyé: ce n’est pas de la voix qu’il doute, mais de ses propres forces. Est-il suffisamment désencombré, suffisamment scrupuleux, attentif ? Le livre devient alors un dialogue, un dialogue fertile, avec cette voix / qui (le) désire / toujours plus libre. L’impatience est évidente, elle est inévitable, mais elle ne serait qu’une preuve de plus de notre avidité si elle n’était tempérée par la patience. C’est cette tension qui anime tout le livre.
Extrait de la Préface de Pierre Dhainauté paix dans les brisements,
et ce chant de certitude é l’ombre de nos doutes,
bien au-delà de ce qui dort
parmi les ors du jour,
bien au-delà de toutes nos routes
et de tout mot,
de toute mort et de tout bien?
Ce cri intègre qui monte des épousailles
du sang, de la salive et de la glaise
et de leur lot d’incomplétude,
avec cet espace du ciel,
dedans ou dehors, mal connu,
pressenti comme un suintement de grâce
ou de lumière
qui perle é la surface de tout
comme au petit matin
la multiple et fragile incandescence de la rosée -
Le Vin des hirondelles
Quand nous avons acheté la maison aux hirondelles Elle n’avait ni l’eau ni l’électricité… Alors, pressés d’en faire un habitat plus digne Nous avons entrepris d’y planter la vigne. * Quand nous sommes arrivés, les gens qui vivaient là Avaient percé un trou dans la porte d’entrée Pour que les hirondelles se sentent bien chez elles. La maison est ouverte. Viens, nous prendrons un verre…
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Du sable entre les doigts
Sincérité, humilité, simplicité. Dans l’esprit du Pauvre d’Assise.
La poésie de Paul Couédel est celle d’une éme pure. Sa voix est si fraternelle, si accoutumée au dépouillement à parmi les frêles les faibles les usésé, qu’elle en devient presque anonyme. Elle est la conscience qui vient de loin, celle de l’essentiel étranger, de l’éternel déplacé, à peine de ce monde, tout juste de passage, qui vit au jour le jour et donne à partager, dés cette terre, dés le désert de cette terre, une sorte de nomadisme céleste.
Jean HourlierPréface de Yves Cosson
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Ombres portées, ombres errantes
Ombres portées, ombres errantes propose une poésie d’une grande tenue et d’une grande tension, une écriture épurée, ascétique. Déjà dans La Nuit, l’autre (1996), Michel Passelergue se référait à Cioran et à cette angoisse infuse qui nous tient lieu et de science et d’intuition. Ici, la brûlure des images enflamme une économie de l’obscuré; l’insolite dit é voix rauque, elliptique, l’essentiel de notre condition, l’état de sursis permanent qui est notre lot ; c’est une œuvre réfléchie, exigeante, austère, où l’on serait bien en peine de relever le moindre relâchement pour dire le travail sans relâche de la mort dans le vif. La force de cette vision qui ne s’écarte jamais de sa visée est impressionnante.
J.H
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La Citadelle effondrée, suivi de la Cinquième saison
La Citadelle effondrée, suivi de La Cinquième Saison, est son sixième livre de poésie. Centré sur la perte brutale et irréparable de l’être cher, le poète Bernard Desmaretz, ce diptyque fait entendre deux tonalités différentes. Du premier ensemble se dégage, avec la force d’une douce clarté sur un fond tendu de deuil et d’obscurité, l’aura bienveillante et rassurante de l’être tendrement aimé. Dans le second, la figure lumineuse de Bernard s’efface, tandis que s’impose celle – âpre et sombre – de Marie, dont la constance dit l’amour déchiré dans un lamento pathétique et pudique.
Les noms de Marie et Bernard Desmaretz sont inséparables de la revue très importante de Poésie » Retro-Viseur » – 114 numéros publiés jusqu’en décembre 2009, date de cessation de la publication. Ce recueil de Marie Desmaretz est né du choc provoqué par la brutale disparition de son époux Bernard, animateur de la revue « Rétro-Viseur » fondée par le poète Pierre Vaast.
Comme des buis de sagesse – entre nigelles et bleuets bohémiens – nous voulions seulement tranquillement grandir.
A la cadence des soleils et des pluies habanéras.Un arbre geint, nauséeux, dans la houle forte de l’hiver.
écorchée, elle écoute sa misère et celle, métallique, de la barrière.
C est sa propre plainte – elle ne le sait que trop – qui lui rend écho. -
Des feuillets, des mots vrais
Des feuillets, des mots vrais poèmes et nouvelles des Amis du Petit Pavé Faisant suite au collectif Sur un autre versant, le recueil Des feuillets, des mots vrais appelle à un nouveau voyage poétique. Entre prose, vers et nouvelles, les Amis du Petit Pavé laissent libre cours à la création littéraire. Une véritable quête s’engage au fil des pages : celle de la recherche des mots justes, des mots vrais…
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Poèmes de la Mémoire oraculaire
Le présent ouvrage présente le même univers imaginaire saisi à travers les variations d’angle de trois œuvres différentes et complémentaires. Univers déchirant et tragique de l’impossible amour, de l’étrangeté à soi-même, de la réalité fuyante, des visions, de la folie, de la plongée lucidement hallucinée dans la vérité humaine la plus profonde et la moins convenue. Servi, dans le récit et le théâtre, par un style limpide, cru, sensible, poignant, cet univers intérieur fait entendre, dans les poèmes, le verbe furieux, incandescent et obscène d’une bacchante surréaliste.
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Vins et Poésie
Cette idée fut proposée à l’office de Tourisme Brissac – Loire Aubance par Gérard Cogan. En 2008, de la collaboration entre l’Office de Tourisme et l’Université Catholique de l’Ouest est né le projet « Vins et Poésie ». Gérard Cogan (œnologue-conférencier) et Laura Naudeix (professeur de lettres), représentants respectifs de ces deux structures, ont œuvré pour la valorisation des vins de la région Loire Aubance à travers l’écriture de poèmes, aussi lyriques que passionnés. L’opération consiste à constituer des binômes : étudiants en lettres et vignerons. L’un apporte son savoir dans l’apprentissage des vins, et l’autre s’imprègne de la propriété viticole et de son histoire pour créer 3 poèmes en corrélation avec 3 vins. Pour la troisième année du concours, il semblait évident de proposer un ouvrage sous forme de ballade dans lequel on retrouverait la compilation de tous les poèmes réalisés, une fiche descriptive de tous les vignerons ayant participé, et un portrait de ces hommes et femmes de terroirs. Pour en savoir plus sur le concours : http://vinsetpoesie.over-blog.com