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Ombres et lueurs de l’involuté
« Ombres et lueurs de l’involuté ou le retour sur soi après un cycle de vie : tout ce qui de brume et de lumière traverse le rêveur en retirance, après le voyage du réel. Ressassement, ressac en ondes circulaires, jusqu’à rouvrir les chemins guéables de ce qui fut et boucler la boucle de l’inachevé. »
Illustration de couverture : peinture de Teresa Rubio
acrylique sur toile, 90×70 cm, Topografia 8, 2015 -
La vie selon Genevoix
Assurément, aussi, l’écriture de Genevoix participe de l’art hybride, en procédant d’une peinture mise en musique avec des mots. Une forme d’art intégral, pour lequel la plume de l’écrivain, le long de son geste lent et sur, semble tout autant vibrer de la baguette du chef d’orchestre et du pinceau du peintre. Mais ceci explique peu.
Dans sa préface accordée à Sous Verdun, première œuvre de l’écrivain, Ernest Lavisse, directeur de l’Ecole normale supérieure, écrivait : » son œil voit tout, son oreille entend tout. » C’était là, en revanche, dire à peu près l’essentiel sur Genevoix, homme de grande humilité, indemne de tout narcissisme, que la brillance intellectuelle n’avait pas écarté du monde sensible ; un être poreux, ouvert, formidablement attentif, qui aimait la vie chez les vivants, bien au-delà de la sienne.
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Shanghai Karaoké Hôtel
Un karaoké, une banquette en skaï, une prostituée. Des bars aussi, puisqu’ils sont encore les meilleurs endroits pour parler de la vie et de ses petits aléas, les tourments du désir, les tortures de l’amour et les délices du sexe…
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Délits d’encre n°19
Que reste-t-il aujourd’hui, en 2018, de l’esprit de remise en cause de la chose établie ? Au mieux, nous allons de nos jours jusqu’à l’indignation.
Le groupe d’écrivains français connu sous l’appellation « Nouveau Roman » dans les années 60 prônait notamment l’abandon des éléments traditionnels de l’écriture romanesque. De manière générale, les auteurs de Nouveau Roman se retrouvent dans la remise en cause de la chose établie, comme vous le découvrirez dans les pages de ce « délit ».
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Le passager de Zanzibar
Zanzibar, archipel de l’Océan indien, situé à hauteur des côtes tanzaniennes, nous dit le dictionnaire. C’est peu et beaucoup à la fois. Suffisamment exotique cependant, pour attiser les fantasmes d’Ulysse, le narrateur de ce roman tout à la fois « Vernien » et… « Lamatabien ».
Vernien en ce que le passager de Zanzibar, plus marin que terrien, n’a d’yeux que pour les îles du bout du monde ; Lamatabien, eu égard à la fascination du héros (dont la maman, mozartienne accomplie, faillit l’appeler Amadeus !) pour le grand amour et son contraire : le monde interlope des bars à p…, des chansons à boire et des mères maquerelles plutôt « fleurs bleues », en dépit des apparences. -
Les lettres-poèmes de Marie
Une « correspondance », donc ? Mais le mot « correspondance » prend ici tout son sens de correspondance des âmes.
Comme l’observe Jean Chatard, l’un des destinataires et le Préfacier de ce recueil de Marie Desmaretz, chacune de ces lettres-poèmes « est un élan, élan d’une artiste pour ses nombreux amis ». Un élan, d’un même mouvement don et oubli de soi, qui permet à Marie de pénétrer « dans l’intime de chacun ». Serait-ce « indélicat » ? Non ! « C’est seulement tendre », corrige le Préfacier. Et parce que, dans ces lettres-poèmes, la tendresse se répand, « le lecteur se sent plus riche, plus tolérant, plus généreux »…
Heureux lecteur, convié par la douce Marie Desmaretz à partager la tendresse, lait et miel de la poésie, et de la vie !
J.H. -
Délits d’encre n°18
Grognard : extrait de La Hollande par Paul Verlaine
Gribouille : florilège, poèmes pour un voyage contemplatif et conscient
Gavroche : Hommage à la Catalogne libre – extrait de George Orwell
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Viva Libertad – L’île du Grand Dehors
Pour Louisa, sa fille, la saga continue aussi. Elle va revenir sur l’île belle, se remplumer auprès de Maria et Lucio, se ressourcer aux battements de cœur des flots. Elle va côtoyer Diégo, un ermite poète, puis s’embarquer vers l’île de Grand Dehors, à la lisière des icebergs.
Île envoûtante, violente, où la nature tolère à peine l’homme.
Île où les glaciers fondent pendant que l’orchestre continue de jouer.
Île où les oiseaux battent le tempo de ces jours sans fin.
Louisa va rencontrer Pétronella, une Mujeres Libre tendance glacial arctique, mais biberonnée au San Antonio… sur ce caillou brut et sauvage, dans les entrailles de cette île volcanique, elles vont vivre des aventures brûlantes et glacées.
Viva Libertad ne pouvait que devenir une saga, de celle qui touche le cœur des Hommes…
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Vivre heureux à la campagne
Nous avons fui la ville tentaculaire et ses nuisances pour jeter l’ancre dans un havre de paix : une modeste fermette située au revers d’un coteau ensoleillé à l’orée d’un grand bois. Là, nous savourons le calme des champs agrémenté par la mélodie de nos amis les oiseaux. Nous observons les métamorphoses de la nature au fil des saisons. Nous nous réchauffons en famille autour d’un bon feu de cheminée l’hiver lorsque les rafales glacées du vent du nord font grelotter le paysage transi et la petite faune mystérieuse qui le peuple. Nous renouons alors avec la vie simple d’autrefois. Nul besoin d’un luxueux confort. Il ne faut accorder aux biens matériels dont nous ne sommes que les dépositaires, que l’importance qu’ils méritent. Là où nous vivons, j’apprécie avant tout la douceur du bocage et en particulier les haies, les arbres miraculeusement épargnés. Chers arbres qui nous restituez l’oxygène indispensable à la vie et que parfois l’on tronçonne inconsidérément !
Nul besoin de luxe, nul besoin de courir le monde pour être heureux : « Ne cours pas après le bonheur, tu le portes en toi » murmure le poète. -
A l’arrière des berlines
Le casino de Monte-Carlo ouvre ses portes au public lors d’une grande exposition de diamants et propose deux millions d’euros à celui qui pourrait lui rapporter le Cœur de la Lune, un bijou d’une valeur inestimable, aujourd’hui disparu.
Quentin, jeune ouvrier dans un piteux fast-food de la Promenade des Anglais, et voleur à ses heures perdues, peste contre ce Destin qui s’acharne lorsqu’il reconnaît le diamant récupéré lors d’un cambriolage quelques mois plus tôt.
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Retour au village natal
Dans les années 60, la campagne mayennaise forme un monde à part, une sorte d’enclave au sein de laquelle s’est ancrée une population avide de grands espaces et de calme. Pour un étranger au pays, la vie s’y déroule paisiblement, au rythme lent des activités agricoles, et pourtant, depuis quelques années… par le biais de la télévision, le monde moderne frappe de plus en plus fort à la porte. Il cohabite désormais avec des traditions ancestrales qui refusent de mourir. Surviennent les événements de mai 68 et leurs cortèges de manifestations revendicatives qui, dans les villes, font table rase de hiérarchies solidement établies. Débarquée de force dans les foyers ruraux par les canaux de la télévision ou de la radio, cette révolution citadine s’introduit même dans les villages les plus reculés, mais semble si éloignée des préoccupations quotidiennes des gens du cru !
Quel est donc ce corbeau qui inquiète la population avec ses lettres anonymes ? Que cherche celui que l’on appelle « le faiseur d’enfants », ce personnage issu de superstitions ancestrales ?
Possède-t-il un réel pouvoir pour rendre fécondes les femmes stériles ?Modernité et traditions ne font pas toujours bon ménage !