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Ainsi, tout s’inscrit en jalon et repère pendant les vacances d’été, jusqu’au seuil de l’adolescence, dans la ferme. La petite histoire côtoie ainsi la grande, et le lourd tombereau à betteraves et poupées de maïs qu’on entasse au silo ressemble à s’y méprendre à celui qui, en 1793… charrie des hommes en chemise vers la funeste Veuve, place du Ralliement, à Angers.
Quand t’es arrivé chez nous tu n’ savais pas courir… dit Marraine à son filleul. Nous non plus, au début du texte ! Pourtant, la lecture achevée, comme le filleul hébergé, nous grandissons et acquérons le droit de veiller, d’écouter les cultivateurs et leurs histoires…
Martin-André nous les raconte, ces histoires, avec maestria : il sait trouver les articulations pour décrire les situations, ainsi que les mots porteurs d’émotions. Ce sont deux » habiletés » qui font que le texte ne stagne pas dans la dimension personnelle, mais au contraire s’élève pour nous atteindre en profondeur. C’est là, dans ce texte, que se situe précisément la marque de l’universel, du moins son approche.
Si l’on s’accorde à croire que la vocation d’un texte réside dans sa possibilité à toucher le plus grand nombre, le présent recueil de Martin-André relève d’une incontestable réussite.
François Fasula, auteur
8,00 €
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À peine avais-je achevé « Lettres d’Elseneur » que je songeais à un prolongement possible. Mais, afin d’éviter au mieux redites ou paraphrases, ce serait en renonçant au mode épistolaire. J’ai d’abord, suivant mon habitude, trouvé le titre : « Fragments nocturnes pour une chanson d’aube ». Ce qui exprimait un double désir : écrire des proses brèves qui évolueraient (dans leur écriture même) comme en état de rêve – et donner à entendre, ces textes s’ajoutant aux lettres et poèmes antérieurs, la » chanson d’aube » que si longtemps j’avais rêvé de composer. Poésie onirique ? Non pas dans la transcription de rêves mais à travers des récits dont le mouvement suivrait les impulsions spontanées qui caractérisent le rêve. Si nos imaginations nocturnes se nourrissent d’éléments quotidiens bien réels, il en va de même de l’écriture poétique quand elle s’en remet au pouvoir de l’intuition et de la libre pensée analogique. D’où une transition en douceur des « Lettres » aux « Fragments nocturnes », ceux-ci ayant pour substrat le souvenir de la même figure féminine : Ophélie, absente et présente dans les méandres de la mémoire, Ophélie qui a illuminé ma vie – Ophélie entre deux eaux, entre rêve et amour fou.
M. P.
8,00 €
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Daniel Brochard ne cherche pas à plaire. Il est libre, il est vrai. Il ne saurait être autrement, il écrit avec son sang.
Mais c’est notre humanité inquiète, compliquée de dégoûts douloureux et de désirs timides, qui est mise en abyme dans cet éternel recommencement. éternel recommencement de la vie dans la mort, de la mort dans la vie, de la vie dans la vie…
Daniel Brochard ne cherche pas à plaire ? Sans doute, mais n’est-ce pas pour mieux atteindre à une fondamentale fraternité ?
J.H
8,00 €
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« Ombres et lueurs de l’involuté ou le retour sur soi après un cycle de vie : tout ce qui de brume et de lumière traverse le rêveur en retirance, après le voyage du réel. Ressassement, ressac en ondes circulaires, jusqu’à rouvrir les chemins guéables de ce qui fut et boucler la boucle de l’inachevé. »
Illustration de couverture : peinture de Teresa Rubio
acrylique sur toile, 90×70 cm, Topografia 8, 2015
12,00 €
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Une « correspondance », donc ? Mais le mot « correspondance » prend ici tout son sens de correspondance des âmes.
Comme l’observe Jean Chatard, l’un des destinataires et le Préfacier de ce recueil de Marie Desmaretz, chacune de ces lettres-poèmes « est un élan, élan d’une artiste pour ses nombreux amis ». Un élan, d’un même mouvement don et oubli de soi, qui permet à Marie de pénétrer « dans l’intime de chacun ». Serait-ce « indélicat » ? Non ! « C’est seulement tendre », corrige le Préfacier. Et parce que, dans ces lettres-poèmes, la tendresse se répand, « le lecteur se sent plus riche, plus tolérant, plus généreux »…
Heureux lecteur, convié par la douce Marie Desmaretz à partager la tendresse, lait et miel de la poésie, et de la vie !
J.H.
8,00 €
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Michel Santune, l’auteur de ces Déclives, serait-il un Solitaire et un grand Silencieux ? Par la méditation, une Parole pourtant vient à nous, qui porte la langue
familière de la Nature, et dit sans cesse sa propre étrangeté.
On devine, dans l’âpreté et les mystères de ce « chant rauque de la profondeur », et le « fardeau du sang », et la force de vivre – fût-ce en balance, entre Soi-même et l’Autre, entre Absence et Présence, entre vanité de la Quête et nécessité de l’Attente, entre pudique retenue et sollicitations de l’embrasement lyrique.
« Quelqu’un tremblant de lèvres et de blessures » se
décline ici, visage de feuillage, visage de pierraille, dans la langue des Hommes – ces bergers, ces gardiens de « l’essence d’étoile » – sobrement mise à nu, hautement contenue.
J.H.
10,00 €
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« Veiller hors les murs » semble être le propos à la source de Veladores. Corinne Lagenèbre a le don de l’ubiquité, de la projection, de l’empathie, de l’attention aux signes ténus des vies infimes, de l’abolition des frontières. Le réel absent envahit la vision intérieure en des intrusions presque fantastiques, les contours délicatement vulnérables au contact de l’extérieur se laissent compénétrer pour mieux se couler par l’imagination au champ du légendaire. Hier est aujourd’hui, ici est ailleurs, l’autre est soi-même, le pauvre est riche, et réciproquement. Un bel équilibre entre réel et imaginaire, sombre réalité et idéal lumineux se tisse par l’écriture d’une poésie simple dont les mots résonnent longuement. L’enfance aux « tresses de coquelicots blessés » pousse sur « l’arbre voyageur » son « cri de délivrance » « pour défendre les timides / les brimés les humiliés ». J. H.
10,00 €
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Catherine ANDRIEU possède une écriture, moderne sans posture, atypique par nature, qui n’appartient qu’à elle : ça cogne, ça percute. ça touche.
Elle a l’art de faire quelque chose de rien. « Le petit chat est mort », ce n’est que ça, quel micro-drame !… Et voilà l’insurrection du cœur contre les normes ! Et voilà l’enfantillage impudique érigé en vérité du moi, en dignité de l’être ! Et voilà la passion, comme on n’ose guère la faire entendre, jusqu’aux confins de la folie, jusqu’au brouillage temporel, jusqu’à l’abolition des frontières entre la vie et la mort !
Que de nécessité, que d’urgence, que d’authenticité, que de puissance pathétique chez cette grande amoureuse !
J. H.
10,00 €
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Jean Hourlier – selon le mot de François Folscheid – est un poète solaire et saturnien, qui tente, dans une langue maîtrisée, de dire les immaîtrisables fatalités de l’existence.
L’Inconscient propose, l’Art conscient dispose. Dans Les grands germes ventriloques, les intuitions psychiques, qui viennent du tréfonds s’imposer avec force, sont mises en forme consciemment, patiemment, minutieusement : unissant Vérité et Art, ce recueil espère avoir capté le lyrisme tragique d’une poésie viscérale sublimée.
10,00 €
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Cette anthologie de poésie engagée est dédiée aux victimes des attentats perpétrés à paris, au Nigéria, au Mali et en Tunisie, au cours du mois de novembre 2015
16,00 €
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Au matin, une fenêtre s’ouvre sur un jardin. Des oiseaux le visitent au long de la journée, merle, moineaux, oiseau boute-feu, coucou, rouge-gorge, tourterelles. Le soir tombe. Voilà tout ; et là est l’essentiel.
Si la « vérité poétique » est dans l’adéquation rei et spiritus, c’est bien cette vérité qui est atteinte, ici, dans le livre de Bernard Bourel, écrit, et médité, à La fenêtre côté jardin. Le réel est saisi par l’observation créatrice, et s’installe dans le temps de la contemplation poétique au rythme d’une coulée sans hâte (« la coulée / De vivre »), d’une tension continue et tranquille, fluide jusque dans ses pauses. Une présence sans ostentation, presque immobile (« C’est seulement pour être de compagnie / Que je me retiens de bouger »), presque transparente (quoique le regard soit plus d’une fois empreint d’humour), se tient dans l’attente : non dans l’attente de l’événement, mais dans l’attente de l’attente, dans l’accueil, dans la paix de l’attente. Très exceptionnellement, il arrive que l’angoisse humaine affleure, révélant tout un arrière-plan de quiétude tumultueuse.
Cette poésie, économe de ses mots et de ses effets, qui traverse délicatement dans les deux sens La fenêtre coté jardin, est intense en raison même de sa retenue.
J. Hourlier
8,00 €
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La marche comme fil conducteur.
Depuis les chemins creux de l’enfance désormais disparus jusqu’aux pistes ancestrales à travers le désert, entre Aïr et Ténéré au Niger.
L’essentiel est de cheminer, avec des poèmes pour viatique.
Et la poésie nous achemine peu à peu « là où les peuples s’abolissent aux poudres mortes de la terre » comme l’a si bien écrit Saint-John Perse (Anabase, VII), dans le plus grand silence, territoire de la contemplation ultime.
P.C.
Préface de Eric Simon
12,00 €